réalisations 2010

 

Femmes, école et assainissement...

 En 2009 nous avions décidé d’un année de transition avec  plutôt des microprojets. Notre passage à Koro en novembre-décembre 2009 et la demande des Korois  nous confortent dans ce choix.Cette année, ce sont 8 microprojets qui seront financés, un peu tout azimut mais qui sauront toucher plusieurs secteurs : 4 projets d’embouche ovine , l’école de Kiri, le surcreusement d’un puits à Koro III, la campagne d’information auprès des femmes de Koro et des villages sur le SIDA et l’excision et la construction de 6 dépôts d’ordures à Koro-ville. Hormis ce dernier prohet, initié par la Commune de Koro, les autres projets s’appuient sur association féminines, très présentes et très dynamiques...

L’ensemble de ces projets représente un total de  plus de 27 000 €, 7000  € étant pris en charge par les  Korois, 20 000 € par le Comité Quéven-Koro

 

embouche ovine ( 6 607 €)

  Lors de notre séjour  annuel à Koro, du 21 novembre au 6 décembre 2009 ( cliquer sur ce lien)  , en présence  de M. Marc Cozilis, Maire de Quéven, nous sommes allés  dans les villages concernés   par les projets d’embouche financés en 2009. Le sérieux du suivi, la tenue des cahiers et les rencontres tant avec les associations féminines elles-mêmes qu’avec le Comité de Jumelage de Koro et les élus de Koro nous ont prouvé, s’il en était besoin le bien fondé de ces projets. C’est, de l’avis de tous, Quévenois et Korois une réussite et une lueur d’espoir…

Ils ont été donc poursuivis cette année 2010 au bénéfice de  quatre associations féminines :

l’Association féminine Koro-Deneme du village de Kogoronongou (25 femmes) ; l’Association féminine Doumnokéné du quartier de Koro II (62 femmes) ; l’Association  féminine Abire Goro  du quartier de Koro II (25 femmes) et la société coopérative des femmes Amadjigué Juro  du village de Pomorododiou-Koun (43 femmes).
Sont donc concernées plus de 150 femmes, donc 150 familles  (12 personnes /famille en moyenne), représentant près de 2000 personnes.

Il s’agit  en réalité d’avantage d’un « prêt » qui permettra chaque année à d’autres femmes de rejoindre l’association et de bénéficier de l’achat de nouveaux moutons. On estime que au bout de 5 ans le nombre de moutons aura doublé.

photos- à gauche, en novembre 2009; à droite : cahier des achats à Pomorododiou, mai 2010
ci-dessous, à gauche photos prise lors de l’achat en mai 2010 à Koro; à droite : premières ventes début novemebre 2010

 En novembre 2010, nous sommes allés à la rencontre des associations, en particulier celle de Pomorododiou-Koun où les femmes nous ont accueillis dans leur aire de maraîchage et nous (ré)expliqué le fonctionnement du projet. Des moutons ont d’ores et déjà été vendus- avec un confortable bénéfice- lors de la Fête du Mouton du 17 novembre.
(A noter que les femmes de Koro participent à hauteur de 5308 € , soit 44 % du budget total.)

le succès est tel que ce type de projet fait beaucoup d’envieuses...

 

Voir tous les détails du fonctionnement dans la rubrique  ">Réalisation à Koro 2009   
 

surcreusement du puits de Koro III (1 143 €)

 En 2009, nous avions financé un projet de maraîchage présenté par l’association Kélé-Iré du quartier de Koro III  ( voir rubrique Réalisations à Koro 2009 

Nous nous sommes rendus sur place  fin novembre 2009. Nous avons pu  constater  que le site était  ouvert , le grillage et portail permettant de clore l’endroit mis en place, le matériel financé (brouettes, arrosoirs, bineuses, dabas, pelles ) a été acheté et est entreposé dans le bâtiment de l’association ; il en est de même pour les intrants et semences (choux, salade, piment, échalote, carotte, pomme de terre, betterave, gombo, aubergine, tomate, concombre…) .

 Hélas, un quart seulement du site était exploité...En effet, le puits avait été  déjà foré, avec la participation de l’ONG malienne ARAFD, présente à Koro, en collaboration avec l’ONG britannique Water-Aid. Mais le forage s’est heurté à une couche de roc. L’ONG  a interrompu les travaux sans intention de les poursuivre…. Les plants étaient donc arrosés avec l’eau traitée et donc…payante de l’adduction d’eau de Koro. Ce qui est une aberration autant économique qu’écologique dans un pays qui manque cruellement d’eau…

Il nous a été demandé de financer en 2010 le surcreusement du puits (un technicien  professionnel, venu de Mopti, estime ce surcreusement à 3 mètres au grand maximum pour atteindre l’eau, abondante. Et ce , pour éviter que le maraîchage  de 2009 ne soit un échec.
Le matériel (marteaux perforateurs et explosifs) a été loué à une entreprise locale et les travaux faits bénévolement par les hommes du quartier ainsi que des techniciens bénévoles également.Les femmes de l’association Kélé-Iré  se sont cotisées et on fait cotiser l’ensemble des habitants du quartier : une somme de 250 000 francs CFA  ( 381 €) a été ainsi recueillie et déposée sur le compte du Comité de Jumelage de Koro . cette somme représente un effort important de part de la population ( ¼ du budget )

A la visite du site, lors du séjour de novembre 2010, nous avons pu constater par nous mêmes le bon fonctionnement du puits où l’eau coule abondamment et l’impact sur l’aire de maraîchage , cette année exploitée en totalité.
photos : le puits et le  site en novembre 2010

Une belle réussite !

voir aussi Rubrique   Nos vidéos / Projets 2010

 

 

campagne d’information contre le SIDA et l’excision (2 695 €)

 L’association Sabery a été créée en 1994 par Mme Djenéba Tessougué, vice-présidente du Comité de Jumelage de Koro depuis l’origine et 3 è adjointe au maire (elle était déjà adjointe au maire lors des deux municipalités précédentes) .C’est une femme très active au sein de Koro et du Comité de Jumelage de Koro,  et nous la connaissons bien pour la rencontrer à chacune de nos visites à Koro  tant dans les réunions de travail avec les élus locaux  que dans celles avec les membres du Comité de Jumelage de Koro. En outre elle a fait partie de la première délégation koroise à Quéven lors de la signature de la charte de jumelage Quéven-Koro en octobre 2002. Elle est actuellement Conseillère pédagogique chargée de l’éducation des jeunes filles, et à ce titre est amenée à se rendre très souvent dans les villages qu’elle connaît bien et où elle est reconnue. (Lors de sa visite à Koro en mai 2009, Mme Touré Lobbo Traoré, épouse du président de la République  malienne et présidente de la Fondation pour l’enfance  a salué le travail Mme Kané Djenéba Tessougué pour son travail à Koro … )

 Le bureau de  cette association comprend 9 membres (présidente, vice-présidente, trésorière, commissaire aux comptes  etc.) et l’association a déjà mené de nombreuses activités dans le domaine de l’information des femmes : journée de salubrité, de reboisement, conférence-débat sur la déperdition scolaire des filles, le mariage précoce, les droits des femmes, participation à la formation sur le VIH/SIDA et les mutilations génitales féminines.

 Elle souhaitait  cette année 2010 faire une information de plus grande ampleur sur ce sujet, étant donné le fléau que constituent ces deux problèmes sanitaires, liés entre eux en ce qui concerne les femmes. A savoir que l’ excision, interdite par la loi malienne et hélas toujours pratiquée  est faite dans des conditions d’hygiène (lames de rasoirs réutilisées etc.…) favorisant la diffusion du SIDA. En outre cette excision  provoque des dommages importants chez les jeunes filles entraînant d’une part de nombreux cas de stérilité, d’autre part des  dégâts chez l’enfant (réanimation du bébé entraînant des séquelles physiques ou mentales), l’accouchement étant rendu plus difficile par la mutilation des organes génitaux de la mère,.

La campagne de sensibilisation a eu lieu à Koro-ville et dans des 10 villages , dont les populations sont analphabètes et moins informées : Pomorododiou ( à 12 km), Béni-Bana ( 8 km), Tina ( 16) Senguebengou ( 13 ), Sandiourou (8), Gouiffal( 10), Gnini (8), Sana ( 12) , Kiri ( 12 ) et Ogossani ( 18)

( voir photo en haut à droite :  réunion avec les femmes dans un village , 25 avril 2010)

Les thèmes débattus ont été : la définition du SIDA et du VIH, les modes de transmissions, la lutte contre la discrimination et la stigmatisation envers les personnes vivant avec le SIDA… et aussi la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes (excision et tatouage), les conséquences de l’excision sur la jeune fille et la femme, le lien entre la pratique de l’excision et la transmission du SIDA… 

 

Après la visite de courtoisie aux autorités villageoises a eu lieu une animation folklorique (danses locales) et la présentation de sketch suivies d’une causerie-débat et d’un jeu-concours sur le VIH/SIDA et sur l’excision, avec distribution de prix aux lauréats ( voir photo ci-dessus)

L’équipe de sensibilisation est composée de 15 femmes, membres de l’association, elles-mêmes formées  sur ces sujets ainsi qu’aux  techniques de sensibilisation auprès des villageoises. Ces femmes étaient accompagnées également de professionnels  de santé.

Les dépenses concernent l’achat de matériel (tissu, lames de rasoir, paire de ciseaux, gants, condoms, aiguilles, savon, tee-shirts) pour les animations et sketch, les concours et les lots pour les lauréates, la prestation des troupes théâtrales et musiciens…) et des professionnels de santé et  les frais de location du véhicule et carburant pour se rendre dans les villages.

La totalité de l’action (2695 €) est à la charge du Comité Quéven-Koro, l’association féminine Sabery  participant sous forme de services : temps passé conférence, animation...

Aux dires  de Djénéba, la Présidente de l’association Sabéry,rencontrée lors du séjour de novemebre 2010, le succès est total et les villages "oubliés" dans le circuit s’en  sont plaints... Propos confirmés par Atiguem Poudiougo, qui avec sa troupe Yapoo a accompagné les animatrices dans les 10 villages.

Un travail de longue haleine à poursuivre...

construction de 6 dépôts d’ordures à Koro-ville ( 3 144 €)

Le projet s’inscrit dans  la politique nationale d’assainissement du Mali. Il entre dans le cadre plus global de la gestion des ordures ménagères par la réalisation de dépôts de transit dans la ville de Koro pour améliorer le cadre de vie des Korois en assurant la propreté de la ville et de son environnement  et ainsi l’état de santé de la population. ( voir photos de droite : "journée de la salubrité" à Koro, 25 février 2010)

 Ce problème  des ordures est un problème récurrent qui s’aggrave d’année en année comme on peut le constater à chaque voyage  nous l’avons encore vu en 2010. Des dépôts très …provisoires et sauvages existent bien ici et là, mais le vent et surtout, à la saison des pluies – les pluies tropicales sont abondantes et violentes- les ordures sont disséminées par le ruissellement dans toute la ville. L’exemple le plus frappant observé par le Quévenois de passage est celui des sacs plastiques : il n’est pas une rue où ceux-ci, entre autres- sont incrustés dans le sol lui-même !

Tout un programme a été élaboré par les Korois poubelles à couvercle de 60 litres  pour chaque usager, le transport des déchets ,un camion benne ou tracteur pour le transport des déchets des dépôts de transit vers la décharge finale ,décharge contrôlée pour l’élimination des déchets et qui sera placée hors de la ville, à 2 km vers le village de Kiri.

Le financement du Comité Quéven-Koro concerne  la construction de  six (6) dépôts de transit d’ordures.

  Ce sont des aires  (2 mètres sur 4 , 1 m de hauteur + grillage) ,clôturées en maçonnerie en brique pleine (capacité : 8 mètres-cubes).
L’intérieur du dépôt est maçonné en pente orientée vers des rigoles de drainage le long du mur de clôture.
La clôture est munie d’un portail pour son accès aux charrettes et au camion
Ces dépôts sont répartis dans les 4 quartiers de Koro :1 à Koro I (1430 habitants), 2 à Koro II (6000 habitants), 2 à Koro III (3200 habitants), 1 à Koro IV (3600 habitants). photo de gauche : un des dépôts , en novembre 2010
Le coût est de 2 291 998 francs CFA, soit 3494 €, dont 10 % à la charge de la commune de Koro et 90 % financés par le Comité Quéven-Koro, soit 3145 €.

Lors du séjour de novembre 2010, nous avons pu voir les dépôts d’ordure, ainsi que le dépôt final, sur la route de Kiri, où nous sommes allés en compagnie du maire de Koro.
Reste à régler le problème du transport des ordures des dépôts transitoires jusqu’ au dépôt final. L’étude est en cours avec l’achat d’un camion, dans le cadre de la politique d’assinissement de la ville de Koro

Affaire à suivre

 

consolidation de l’école de Kiri (  6860 €)

Lors de notre séjour d’automne 2009 à Koro, nous nous sommes rendus à Kiri. Nous avons  visité les écoles provisoires de Kiri qui sont à « consolider » et couvrir,  rencontré les enseignants et l’association des femmes (l a société coopérative Mougnalou)  . Celle-ci  s’est créée en janvier 2005 avec la volonté de 140 femmes qui œuvre dans plusieurs domaines, essentiellement dans le domaine scolaire mais aussi dans le développement de l’agriculture et de l’élevage pour le développement de l’éducation scolaire  dans leur village. Elle a, à son actif, la sensibilisation pour l’augmentation de la fréquentation des filles, l’hygiène et assainissement en milieu scolaire et la prise en charge de certains maîtres pris en charge (les autres le sont par l’état malien).

 Le village de Kiri dispose d’une école fondamentale (1 er et 2 è cycle) avec seulement 3 salles de classe construite en dur qui hébergent actuellement les élèves de la 7 è année. Les autres classes (1 ère à 6 è année) sont hébergées dans des  hangars  aux murs en banco recouverts de branchages, construits par les villageois eux-mêmes.Ces locaux sont provisoires et très détériorés à chaque saison des pluies. En outre la couverture rudimentaire n’abrite pas du froid à la saison de l’hivernage et ne permet pas l’utilisation de mobilier (table-bancs, meubles de rangement…)

( photos ci-contre, prise en novembre 2009 )

 

Il s’agit donc  de faire les travaux de finition des trois salles de classes en faisant sur le banco déjà existant un enduit de mortier et ciment, intérieur comme extérieur avec peinture tyrolienne et badigeon à la chaux teintée afin de renforcer ces murs et de les rendre durables ( imperméabilité aux pluies, consolidation…). En outre, une charpente métallique a été installée pour la pose de tôles ondulées galvanisées .Et il sera mis en place un faux plafond en contre-plaqué bois. Enfin, des gainages pour le passage de fil sont  prévus,dans l’éventualité d’une installation électrique (photovoltaïque) ultérieure . ( photo de gauche, chantier  en juin 2010)

L’objectif est évidemment l’amélioration des conditions de travail des jeunes élèves avec un aménagement en mobilier scolaire (table-bancs…).En outre, cette amélioration des locaux permettra d’augmenter la fréquentation dans jeunes filles (30 % de plus espérés), ainsi que le taux de réussite aux examens.

Le budget était  prévu pour un montant 5 000 000 francs CFA (soit 7622 € dont 10 % à la charge de l’association Mougnalou de Kiri, et 90 % à la charge du Comité Quéven-Koro . S’agissant d’une école communautaire, les bâtiments seront propriété de la Société coopérative Mougnalou de Kiri.

 Lors de notre visite, le lundi 15 novembre, que nous avons faite en présence du maire de Koro,Soumaïla Djimdé, du président du Comité de jumelage de Koro, Anahi Niangaly et de l’entrepreneur Beloum, nous avons constaté quelques dysfonctionnements dus au manque de communication entre les deux partenaires korois...

Ainsi, les travaux ont été plus importants que ce que ce que la première visite de l’entrepreneur laissait prévoir : ainsi les murs ont dus être consolidés et repris bien au-delà de ce qui était prévu pour supporter la masse de la charpente métallique et des tôles... Ainsi les travaux ont coûté 5 400 000 francs CFA , le surplus étant aux frais del’entreprise qui , par ce geste, a voulu montrer son attachement au développement de la commune. Beau geste !

Reste la mise en place de  260 m² de  faux-plafonds, indispensables lors des pics de température; nous attendons un devis précis pour y réfléchir..
 
Les villageois, quant à eux , ont pris en charge la totalité de l’édification de la clôture qui entoure non pas ce seul bâtiment, mais l’ensemble  du groupe scolaire . Un mur de banco, entièrement, construit par la population dont le coût s’ est élevé aux alentours d’un million de francs CFA..


Bel accueil des  femmes du village qui, pour montrer leur reconnaissance , ont dansé et chanté  leur bonheur  d’avoir des locaux en bon état pour l’éducation de leurs enfants... Message à faire passer au Directeur de l’école qui  a manifestement oublié les règles élémentaires de courtoisie et de l’accueil légendaire des Africains  ! Nul n’est parfait...
photos- au-dessus : deux des trois classes visitées en novembre 2010; ci-dessous : le mur de clôture réalisé par les villageois.

voir aussi Rubrique Nos vidéos- les écoles