Après le gros projet quadriennal du Centre Culturel Koro-Quéven -bibliothèque, salle de conférence, chambres de passage-(un beau succès, ceux qui sont allés à Koro peuvent en témoigner), nous avons décidé d’une année de transition en s’orientant plutôt vers des microprojets.
Parmi les raisons : le changement d’élus et de maire à Koro (à Quéven, nous avions l’assurance que le changement d’équipe municipale n’aurait pas d’impact sur le jumelage) mais surtout le fait que nous n’étions pas sûrs de nos financements, en particulier ceux émanant de l’Etat…
voir détails dans Rubrique 2006-2009
-extérieur du bâtiment des chambres de passage (2 490 €)
-équipement de la cuisine de ce bâtiment (461 €)
Lors du séjour de novembre, les écoles pourvues en mallettes pharmaceutique en 2008 ont été visitées. L’expérience a été une réussite dans 2 écoles comme le montrent l’état des mallettes, leur réapprovisionnement en médicaments, la tenue du cahier…
Dans une école, l’utilisation a été très mitigée… Quant à la quatrième, il semble que l’équipe d’enseignants qui en avait la charge s’en soit… désintéressé !
Quatre autres mallettes sont fournies : une ira à l’école primaire « C » de Koro-ville au plus lourd effectif (1090 élèves), curieusement oubliée l’an passé. Les autres attribuées à des écoles de brousse choisies par le Comité de Jumelage de Koro …Et l’expérience sera étendue chaque année.
Les dérèglements climatiques du Pays Dogon, dont Koro et ses villages font partie s’ajoutent au manque d’eau inhérent à la géologie et géographie de la région. Cela provoque bien souvent un déséquilibre céréalier. La conséquence est la fuite des hommes qui « vendent » leurs bras dans les grandes métropoles, Bamako, voire s’exilent dans les pays voisins. Ainsi, dans de nombreux villages de Koro, ne vivent plus que personnes âgées, enfants et femmes ; et ce sont à elles que reviennent la charge des familles... Principales victimes, les femmes se sont décidées à agir, en créant des coopératives œuvrant dans les cultures collectives, le battage, les microcrédits.
Koro est un gros producteur de moutons (Il n’est qu’à voir les centaines de moutons partant de Koro chaque jour vers les grandes villes, Bamako et les pays frontaliers en particulier au moment de la Fête du Mouton – l’Aïd El Kebir ou Tabaski), le marché est immense .Quelques essais d’embouche ont été faits individuellement par des femmes isolées. L’idée est de généraliser cette embouche de moutons à l’échelle des associations féminines villageoises.
Fonctionnement du prêt : les femmes bénéficiaires rembourseront les sommes prêtées pour les achats (moutons, frais de suivi sanitaire…semences, engrais…) à raison de 15 % par an pendant 5 ans. Chaque femme remboursera donc en 5 ans 75 % de la somme prêtée. Chaque année, les intérêts versés à l’association féminine permettront d’ acheter de nouveaux moutons et donc à d’autres femmes de bénéficier du projet qui s’étendra d’année en année .En 5 ans, le cheptel sera multiplié par 2 .Ce « mécanisme de remboursement » est une Préconisation de la Banque mondiale et est généralisé et mis en place au Mali par le « programme d’appui pour le service agricole et organisations paysannes » (PASAOP) du ministère agriculture.
Pour l’achat d’un mouton de 25 000 francs CFA (38 €), les frais d’alimentation du bétail sont estimés à 12 000(18 €), le suivi sanitaire (suivi et vaccination) à 8000(12 €). Soit un total de 45 000 francs CFA par tête(69 €).Chaque femme s’acquittera des intérêts pour les six mois du « cycle » (15%), soit environ 3500 francs CFA (5,5 €).
La revente du mouton est estimée à plus de 65 000/80 000 francs CFA ( 100 à 122 €) selon le marché, la taille du mouton… Ainsi, le bénéfice estimé est de minimum 20 000 francs CFA ( 30 €) par mouton et pour chaque femme, pour la durée de l’embouche de 6 mois et de 30-35000 (45-53 €) pour une embouche plus longue (10-12 mois).
Les bénéfices permettront aux femmes d’augmenter sensiblement leurs revenus et ainsi d’améliorer les conditions de vie des familles en particulier pour l’ accès aux soins, à l’école… On estime que les bénéficiaires seront de 10 à 12 personnes par famille .
(A noter qu’en 2007, la moyenne des dépenses mensuelles d’un Korois était de moins de 50 € ,38 à 101 étant les extrèmes ...)
Des prêts ont été attribués aux associations de femmes de 3 villages : la Société coopérative Kamono du village de Gnini - 30 femmes; la Société coopérative Kamonon au village de Pomorododiou-Beigné -53 femmes; l’Association Yamono au village de Yadianga - 50 femmes
Ce sont plus de 130 femmes et donc 130 familles concernées par ce projet, soit près de 1500 bénéficiaires directs.
A noter que les trois association de Koro participent à hauteur de 2002 €
Les femmes du quartier III de Koro (Association Kélé-Iré -68 femmes) quant à elles souhaitent développer un projet de maraîchage. Un terrain est déjà mis à la disposition de l’association par la commune de Koro , et à proximité, le puits est déjà foré, avec la participation de l’ONG malienne ARAFD, présente à Koro, en collaboration avec l’ONG britannique Water-Aid.
Il s’agit donc de financer d’installer une clôture autour du site, ainsi qu’un portail, d’acheter différents matériels ( brouettes, arrosoirs, bineuses, dabas, pelle…) ainsi que des intrants et semences (choux, salade, piment, échalotte, carotte, pomme de terre, betterave, gombo, aubergine, tomate, concombre…)
Les légumes cultivés sont utilisés par les famille pour l’alimentation ou pour une grande partie vendus sur le marché.
Une part des bénéfices est redistribué à l’association pour l’entretien, les réapprovisionnements…
Ce projet a pour objectif de lutter contre la pauvreté, augmenter le revenu des femmes membres des associations et améliorer les conditions de vie des familles avec effets induits : accès aux soins, à l’école…
l’association koroise fait pour ce projet un apport de 698 €