Après quelques questions de fonds sur le jumelage liées au séjour de l’autome 2010, nos partenaires nous ont apporté des réponses précises dès le mois de mai ( voir texte au bas de page) et les projets prévus pour 2011 ont pu être menés en toute sérénité ...
Comme en 2009 et en 2010, notre préférence est allée à des microprojets en direction des femmes et des écoles, plutôt qu’un seul projet plus important.
DERNIERES NOUVELLES :
Voir compte-rendu et photos de la mission de Monique Picard en octobre 2011 dans la rubrique : Séjour à Koro / octobre 2011
ainsi que dans Album Photos ( Octobre 2011, mission... )
photo : les membres du Bureau du Comité de Koro et des représentants des associations concernées par les projets ( août 2011, lors du versement de la deuxième tranche :
De gauche à droite , Assis : Adiguine Niangaly (Trésorier CJKQ) ; Anaye Niangaly (Président CJKQ) ; Yatanou Togo (Trésorière Moni Iré jeanne d’arc) ; Djénéba Ongoiba (Trésorière sésame) ; Fanta Ongoiba (Présidente sésame) ;
Debout : Aly Togo (Secrétaire CJKQ) ; Alpha Togo (Président banque de céréales) ; Daouda Togo (Trésorier banque céréales) ; Bouba Niangaly (Directeur entreprise ORONA) ; Amadou Djimdé (Conseiller communal Koro) ; Hamadoun Niangaly (représentant comité de suivi).
La culture de sésame est une activité économique importante dans la région de Mopti. Seules quelques expériences ont été faites au niveau de Koro.
Elle est pratiquée aussi bien par les hommes que par les femmes et constitue une importante source de revenu, d’autant qu’elle est bien adaptée aux conditions climatiques actuelles. En effet, le sésame est très recherché au niveau mondial, comme excellent produit agro-alimentaire et cosmétique. Sa demande s’accroit et parallèlement les prix.
L’association a déjà une toute petite expérience dans le domaine et souhaitait accroître considérablement la superficie et sa production.
Pour cela elle avait besoin de renforcer ses compétences techniques et matérielles : ainsi ont été achetés deux charrettes, 2 ânes, 2 paires de bœufs, 2 charrues, du foin et des tourteaux . , tout ceci étant géré par un comité de gestion, dont la formation des membres a été faite pendant 5 jours.
Le matériel et animaux sont ensuite prêtés aux membres et non-membres selon des prix différents .
4 hectares collectifs sont d’ores et déjà cultivés ainsi que 1/2 ha par adhérente ( 62 membres)
La production sera collectée au niveau d’un magasin .
A la vente, chaque membre paiera une cotisation annuelle de 5000 francs CFA et par hectare produit.
Ces sommes permettront de payer de nouveaux matériels et équipements collectifs et/ou à la formation de nouveaux adhérents.
62 femmes de l’Association et donc autant de familles sont concernées,soit plus de 600 personnes
photos : une charrue et deux boeufs achetés en juin; à gauche : lors de la signature du contrat entre le Comité korois et la présidente de l’association
La banque de céréales est une activité traditionnelle pratiquée depuis les temps anciens. Autrefois elle se faisait sous forme simple et familiale après la récolte. Cela permettait de garder les récoltes des années excédentaires en vue de prévoir celles des années déficitaires.
Depuis les années 1970 et la grande crise alimentaire, se sont créées des banques associatives.
Celles-ci ont fait leurs preuves dans la lutte contre la faim à travers l’accessibilité et la souveraineté alimentaire.
Le gouvernement a bien créé des banques communales : mais la plupart ont été vouées à l’échec en particulier à cause de la non implication des villageois dans la constitution et la gestion des stocks.
C’est dans cette optique que l’association Kanjimen ,qui a une forte expérience de société coopérative et dans la gestion, a sollicité une aide du Comité Quéven-Koro pour cette activité, inexistante dans ce village.
Il s’agit en particulier d’acheter 24 tonnes de céréales qui seront stockées dans ce local .
Cela permettra d’approvisionner les familles les plus vulnérables à bon prix, évitant les excès de la spéculation inhérente en cas de crise, luttant ainsi contre la sous-alimentation.
Depuis juin, une formation en gestion de stocks a été faite pendant 3 jours avec la participation de l’ASF( Agriculteurs sans frontières).
En juin, ce sont 13 tonnes de mil qui ont été achetés à bas prix aux céréaliers de Koro qui ont accepté de rendre ce service. Le mil a été vendu ensuite aux populations nécessiteuses du villages et à des villages voisins avec un petit bénéfice. Les stocks ont depuis été reconstitués pour affronter la prochaine époque de soudure
104 femmes de l’Association sont concernées et autant de familles,soit plus de 1000 personnes en 2012.
photos de gauche : dans le magasin de la banque de céréales; à droite :Anaye Niangaly, remet les fonds de la deuxième tranche, début août, à Alpha Togo, président de la banque de céréales
L’association regroupe 35 femmes, des veuves,chargées de familles aux revenus très modestes (nombreuses sont employées à faire des travaux de ménage). L’activité de maraîchage est un complément de revenu, nécessaire pour subvenir aux besoins des familles et des enfants, en particulier pour ses aspects les plus élémentaires comme l’alimentation.
La société coopérative dispose de 2 périmètres maraîchers de 3 hectares.
Le second maraîchage posait problème : grand de 2 hectares il ne possèdait que deux puits à grand diamètre qui tarissaient très vite.
En effet, ils ont été creusés part l’ONG italienne « Vanaria » en 2009 .Mais, les puisatiers ayant rencontré la roche , l’ONG, au bout de sonf inancement, n’a pas poursuivi les travaux ( !), transformant ce puits en un banal puisard, très vite sec.
Or les services compétents avaient montré que la nappe d’eau était toute proche, environ de 10 mètres .
Au début de l’été, ,ce sont ces deux puits qui ont été surcreusés à 6 mètres de profondeur.
En outre ont été construits autour des puits huit bassins de conservation permanente de l’eau pour arrosage ( quatre était initialement prévus)
Comme pour le surcreusement du puits du maraîchage de l’association Kélé-Iré en 2010 ( voir rubrique Réalisations 2010 , une fois ces travaux effectués , l’aire de jardinage est enfin opérationnelle.
Tous les puits sont pleins et voire débordent. Les femmes pratiquent normalement leurs activités de maraichages avec des plants résistants à l’hivernage tels que : le gombo, le piment, les aubergines, le mais, les cucurbitacées, etc.….Son exploitation permet une alimentation plus diversifiée, pour les enfants en particulier, et l’excédent sera revendu apportant de nouveaux revenus pour les 35 familles soit plus de 350 personnes
photos - à gauche : 3 des huits bassins d’arrosage; à droie un bassin à côté d’ un puits surcreusé
ce projet a obtenu
un soutien financier
de la Fondation Devoteam
Le gros village de Tina (4000 habitants) est situé à 19 km au nord-ouest de Koro.
L’école a été créée il ya sept ans et est fréquentée par plus de 400 enfants . Toutefois, les faibles revenus de la population, à majorité féminine, n’ont pas permis de faire face aux problèmes d’équipement : ainsi deux classes ( 2 è et 3 è année, équivalent à nos CE1-CE2) de l’école fondamentale 1 er cycle n’avait toujours pas de tables-bancs .
Le Comité de gestion de l’école a demandé le soutien financier pour la réalisation de 75 tables-bancs qui profiteront aux 175 élèves de ces deux classes. dès la prochaine rentrée d’octobre puisque 50 premières tables-bancs ont été livrées fin juin, les 25 autres début septembre
( photo : l’artisan lors de la fabrication des tables-bancs)
voir aussi rubrique vidéos-écoles
Parallèlement à ces 4 projets ,une formation a été donnée aux femmes des associations bénéficiaires par deux agronomes, que ce soit dans le domaine de la tenue de la comptabilité (point faible que nous avions reproché lors de notre séjour de 2010 à certaines associations féminines, mal encadrées) ou dans les domaines techniques
3 jours à Pomorododiou-Beigné pour la mise en place de la banque de céréales, 5 à Koro pour la culture de sésame).
photo de gauche : les techniciens lors de la formation sur les banques de céréales; à droite les femmes en formation pour la culture de sésame
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Au retour de notre dernier séjour à Koro – novembre 2010- un certain nombre de questions avaient été posées à nos partenaires, concernant le fonctionnement du jumelage, voire de dysfonctionnements à propos de projets dont le suivi ne nous satisfaisait pas. Ces sujets, évoqués avec le Comité de Koro le jour même de notre départ du Mali avaient été exposés à Quéven-Koro au cours de notre réunion de décembre.( voir rubriques : Vie du Comité/2010 et Séjour à Koro/2010 . Il avait été alors décidé d’envoyer à nos jumeaux un courrier avec nos décisions et nos vœux pour l’avenir. Un délai de 4 mois, engagement des Korois eux-mêmes à la dernière rencontre du 18 novembre 2010, semblait nécessaire…
Déjà, échanges de courriels et entretiens téléphoniques avec nos amis maliens montraient que « ça bougeait à Koro » et que nos demandes de changement allaient avoir une suite.
Une longue lettre du Comité korois, parvenue le 10 mai dernier, donne ces réponses. En voici la teneur :
1 - le Comité de Jumelage, « organe administratif mis en place par l’ensemble des représentants des 48 villages de la commune de Koro a créé, en plus de la structure existante, un Comité de gestion restreint de 5 personnes . Ce comité de gestion « a pour rôle la gestion financière et matérielle du complexe Koro-Quéven. Il est composé de quatre représentants du comité de jumelage - Anahi Niangaly (le président), Mme Djénéba Kané-Tessougué, (vice-présidente), Adiguine Niangaly (trésorier), Aly Togo (secrétaire) et un conseiller communal (Amadou Djimdé), ce qui permet à toutes les parties prenantes du jumelage de bien participer et suivre la gestion du complexe. Il s’occupera de la gestion du fond du complexe à partir de sa date de création ».
[ Nous avions noté quelques travaux de réfection indispensables : toiture, matériel électrique, plomberie…Ceux-ci auraient dû être financés par les locations de la salle de conférence et de formation, des chambres d’hôtes… ce qui présente des rentrées non négligeables. Mais, en 2010, la gestion et les fonds qui vont avec avaient été « récupérés » par les nouveaux élus, ce qui était contraire à l’accord du projet initial financé de 2006 à 2009. La décision du Comité de Koro de retrouver la maîtrise du Complexe et de ses recettes permettra les entretiens, voire de nouveaux investissements. Cela va donc dans le sens de notre demande]
2-« Les autres sujets défectueux faisant l’objet de la lettre (moulin de Péné, batteuse, minibus) feront l’objet de remise en état par les bénéficiaires. C’est-à-dire le moulin par les femmes de Péné, la batteuse par les femmes de Yadianga et le minibus par la Mairie de Koro ».
[ voir Rubrique Réalisations à Koro 2005 , et pour le minibus : Vie du Comité/2006 .. Il faudra sans doute quelque temps aux Korois pour collecter des fonds permettant « ces remises en état ».Nous saurons attendre. C’est toutefois un engagement fort de la part des nos partenaires dont nous prenons acte avec satisfaction et … réalisme ! ]
3-« Le suivi des projets sera fait par l’ancien « comité de suivi » mis en place par la Mairie et le comité de jumelage. Ce comité est dirigé par Mr Hamadoun Niangaly, Agronome de formation, Coordinateur d’une ONG ,secrétaire à l’organisation du comité assisté du secrétaire général de la Mairie, juriste et chef service de l’assainissement de Koro, représentant la partie État malien. Désormais le suivi se fera de façon plus régulière avec une assistance plus pointue aux bénéficiaires avec envoi de rapports réguliers à Quéven. Ce comité de suivi aidera à la rédaction et à l’envoi des informations plus fraiches sur Koro. En plus de ceux-ci, il aidera les associations à l’étude et au montage des projets viables et finançables pour soumettre au comité de jumelage Koro. Vue la composition de cette équipe de suivi la plus grande partie sera réservée au bénévolat ».
[Nous avions souhaité que ce Bureau d’études soit indépendant de la Mairie et géré par le Comité de Koro et qu’il y ait un véritable « suivi » ( devis plus précis, aides techniques réelles aux associations, bilans qualitatifs plus réguliers etc…).Il reste donc le même, contrairement à nos souhaits. Nous serons attentifs à l’exécution des engagements pris dès les premières phases de la réalisation des projets 2011]
4- projets 2010. École de brousse de Kiri :
La mise en place du faux-plafond n’avait pas été faite, le budget étant dépassé à cause d’un devis peu réaliste. Connaissant le climat et à voir les élèves ruisseler sous les toits de tôles chauffées à blanc, nous avions conscience de leur nécessité. Nous attendions les réponses sur l’ensemble du jumelage avant de décider de l’attitude à avoir (financement ou pas, taux de notre participation financière). Voici la réponse du Comité de Koro :
« Les faux plafonds sont indispensables pour des salles de classes dans une zone aussi chaude que Kiri. Sa réalisation permet aux élèves de bien suivre les cours même pendant les mois les plus chauds. Cependant si une partie des frais pouvait être pris en charge par le comité de Quéven, le comité Koro pourrait facilement négocier l’autre partie (…) avec d’autres personnes ou institutions de bonne volonté ».
[ Suite à cette lettre, le financement semble possible. La décision finale sera prise lors d’une prochaine réunion du Comité Quéven-Koro -en particulier le niveau du financement- quand nous aurons les devis.]
5-projets 2010. dépôts d’ordures
« Concernant le dépôt d’ordure non fait on ne peut pas le réaliser par faute d’un endroit idéal au lieu indiqué. Si cela est possible il peut être fait comme les autres à la périphérie (entre l’IFM et le Lycée) enfin de permettre aux élèves et étudiants d’y déposer aisément leurs ordures. »
[Cinq dépôts d’ordures avaient été réalisés sur les six prévus. Une des raisons invoquée était effectivement la situation de ce dernier dépôt, réfuté par les services d’assainissement de Koro. Ce projet n’étant pas géré par le Comité korois , nous prévoyons uniquement de régler le solde de la réalisation des 5 dépôts existants – 105 € - Le financement du 6 è n’est pas prévu actuellement.]
6-projets 2011 ( voir rubrique Réalisations à Koro-2011 )
+ Nous avions souhaité une plus forte contribution financière pour le projet de culture de sésame. En effet, la part des Koroises ne correspondait qu’à 2 % du budget, alors qu’habituellement la contribution locale oscille entre 5 et 10 % . Voici la réponse :
« La contribution locale pour le projet de culture du sésame de l’association féminine Doumnokéné peut être revue à l’ordre de 10% du coût total; c’est-à-dire jusqu’à cent quarante six mille (146 000) à la place de trente mille (30 000) initialement prévus dans le premier budget.» [ 30 000 francs CFA = 46 € ;116 000 francs CFA = 223 € ]
+ Lors de notre séjour en novembre 2010, nous avions décidé d’écarter, au moins pour 2011, les projets d’embouche ovine .Trois projets avaient été soutenus en 2009 et quatre en 2010, pour un total de plus de 11 000 € ( voir rubrique : Réalisations à Koro 2009 et 2010 ) .Le bien fondé de ces projets n’était pas remis en cause mais nous n’ avions pu procéder aux vérifications nécessaires en particulier sur les bénéfices réalisés et leur pérennité ( chaque projet doit durer au moins 5 années). Réponse des Korois :
« La rentabilité des projets d’embouche est une réalité que vous-mêms vous avez pu constater lors de votre séjour à Koro. Les trois premiers projets d’embouche (Gnini, Yadianga et Pomorododiou –Beigné) continuent normalement même si les outils de suivi efficaces de ces projets ne sont pas mis en place. Aujourd’hui, chaque femme qui avait acquis en 2009 un mouton en a au moins deux et les autres femmes qui ne l’avaient pas reçu en possède un grâce au système de cotisation instauré par les bénéficiaires après chaque vente et cela pendant 5 ans au moins. » ( voir le fonctionnement du projet ,détaillé dans la rubrique : Réalisations à Koro 2009 )
[Nous étions prêts à revenir sur cette décision pour les prochaines années en fonction de la réalité du suivi : nous aviserons lors du prochain séjour à Koro. Quant aux projets définis pour 2011 suite à ces réponses, ils seront donc financés et réalisés comme prévu ]
La lettre se termine par des considérations sur le Comité de jumelage de Koro où « c’est la réorganisation et la redynamisation de toutes les couches vives de la commune pour faire preuve de responsabilité et de bonne gestion de la chose commune » et le souhait « aussi de fêter les 10 ans du jumelage en 2012. »