- L' entretien donné dans "Couleurs Quéven" de juillet sur : 2012-07-couleurs-queven-n-16.pdf
Rien à signaler à Koro, qui reprend vie et espoir progressivement, à l'écoute des infos à la radio et à la télé
La population est d'autant plus sereine que des militaires sont stationnés à Koro, derrière le lycée, effectuant patrouilles de contrôle dans la ville et dans les villages de la commune, de jour comme de nuit.
Notre interluteur korois expliquait ce 16 février la situation à Gao par de nombreuses complicités avec les extrémistes dans la ville...
Lors de la publication de ce texte , j'ai gardé cette info sous silence, car on pouvait penser que c'était une interprétation ...
Le journal Dimanche Ouest-France de ce 24 février semble donner raison à notre interlocuteur: lire "Gao cherche l'ennemi intérieur " en cliquant sur : dimanche-ouest-france-le-24.pdf
Evidemment les Korois sont dithyrambiques sur l'action de la France et de François Hollande ....
A Koro, la population est rassurée, surtout depuis que les islamistes du Mujao ont été chassés de Douentza, la ville toute proche au nord de notre ville jumelle
L'activité économique reprend : les transports, les commerces ...Les administrations et ONG qui avaient fui la ville depuyis le printemps 2012 sont revenues.
A Koro un "Comité de crise" s'est mis en place pour soutenir l'armée malienne : la mobilisation a permis de récolter 10 000 000 de francs CFA ( 15 000 €) auprès des villageois, les habitants, les ONG, les associations,et ce , sous forme de numéraire mais aussi de céréales, de bétail. La vigilance est de mise : on craint des islamistes infiltrés ou tout simplement à l'abri dans la ville . Ainsi toute personne inconnue des Korois est-elle signalée aux autorités .
L'espoir d'un réglement du conflit est tel que l'on songe déjà à 2014 : c'est à Koro que doit se dérouler la 4 è édition du Ginna Dogon, le grand rassemblement de tous Dogons et l'on pense déjà au programme...( mariage traditionnel et toguna ? ...)
On espère quela fête aura bien lieu, signe que la situation aura évolué dans le bon sens... et que les Quévenois en seront !
Au cours du séjour de la délégation koroise à Quéven, pour les 10 ans du jumelage (du 5 au 14 octobre), nos amis ont beaucoup parlé… :
- De la météo et des pluies abondantes qui ont détruit bâtiments et inondé des cultures (le mal semble moins grave que ce qui était craint)…
- Des projets 2012, tous en bonne voie : école quasi finie, succès des projets féminins (transformation du sésame en huile…), et des banques de céréales qui ont pleinement rempli leur rôle d’approvisionnement des personnes démunies et de lutte contre la spéculation…
-Et bien entendu de la situation au nord-Mali.
L’inquiétude est grande pour les Korois.
Après les alertes en mai-juin, la population a demandé aux autorités une présence militaire à Koro qui a été obtenue avec l’appui des populations qui se sont cotisés pour pourvoir à l’alimentation des troupes. Cette présence rassurante a ramené le calme à Koro puisque qu’une intrusion rebelle a été repoussée et que les villageois ont pu travailler en toute sérénité dans les champs, à la saison des cultures.
Après cette période d’accalmie, la peur revient : en effet, la saison des pluies est maintenant passée et les pistes vont bientôt redevenir praticables, ce qui n’est pas sans inquiéter les Korois, à deux heures de piste de Douentza, ville au nord de la falaise dogon sous la domination des troupes salafistes. Si près de la ligne de front, Les Korois savent qu’à nouveau ils vont mal dormir.
Dans nos nombreuses discussions, personnelles ou lors de la Table Ronde à la médiathèque ( le vendredi 12 octobre), cette peur a été ressentie par tous , ainsi que l' attente des Korois d’une aide internationale rapide pour reconquérir le nord-Mali et chasser ces rebelles, brigands, trafiquants et islamistes qui veulent imposer la charia dans un pays réputé pour son calme et sa tolérance.
l’entretien téléphonique de mardi 1er mai évoque des considérations générales sur la situation, dont la « tentative de contrecoup d’état » de Bamako.
Pour la vie à Koro, une évolution favorable concerne la réouverture des écoles pour le mercredi 2.
Si à Koro, les banques sont toujours fermées, elles reprennent leurs activités à Bamako , ainsi que les services administratifs.
Enfin, l’envoi des photos sur l’avancement des projets 2012 , plusieurs fois promis , est difficile : les « gros » courriers envoyés habituellement avec la clé Orange ne passent , la connexion étant souvent coupée à Koro. Tout sera mis en œuvre pour que l’on reçoive ces documents pour notre réunion du 9 mars, sans garantie…
Un ami de Mopti que nous connaissons bien depuis 2002 nous envoie un courriel où il évoque la situation de la ville en général et sa situation très précaire en particulier : Mopti vidée des fonctionnaires et d’une partie de ses habitants, partis vers Bamako, et afflux de réfugiés venus du Nord, dont des membres de sa famille, rendant très difficile la vie pour ceux qui restent et doivent subvenir aux besoins de ces arrivants…
Vendredi 20 avril ,nouvelle incursion de huit « bandits armés » (groupe non identifié) , cette fois à 40 kilomètres à l’est-nord-est de Koro dans le village de Douna ( à la frontière avec le Burkina) où c’était jour de marché …Les habitants ont été couchés au sol, fouillés sans ménagement et volés. Une très grosse somme a été volée à un commerçant local ( plusieurs millions de francs CFA , plus de 10 mille euro) ainsi que du gros bétail ( bœufs…). Une personne aurait également été tuée…
A Koro, la ville reste calme et sans activités : les administrations n’ayant pas retrouvé les employés qui ont fui la ville pour se mettre en sécurité ne fonctionnent toujours pas avec comme conséquence le non-versement des pensions et salaires depuis deux mois… Malgré cela, la population reprend espoir…
Depuis le dernier appel, pas beaucoup de changements . Le calme est revenu et la population reprend espoir. D'un côté pratique, pensions et salaires n'ont toujOurs pas été versées.
Concernant les administrations , toutes fermées et désertées de ses employés (établissements scolaires, hôpital, poste, banques, gendarmerie…), elles semblent redémarrer très doucement leurs activités.
Quant à la situation alimentaire, à ce jour, elle n’est pas préoccupante : les Korois, tous un peu agriculteurs, ont des réserves de mil et la solidarité dans les familles joue à plein.
Le Centre de santé de reference ( = hopital) est fermé : Vendredi dernier suite à une blessure je m'y suis rendu en même temps qu'une femme prête à .C'était dur. Il n y avait pas âme qui vive pour assister la pauvre femme . N ous avons été obligés de l'amener chez une vielle femme à côté du Centre pour l'assister
Pour dire la situation que vit Koro, les écoles sont fermées, les banques ont fui : ce n'est pas le chaos mais on n' en est pas loin !
J'espère pour nous que le bout du tunnel ne sera pas dans beaucoup d'années mais dans quelques mois
Ama Diam daga "
4 contacts téléphoniques ont eu lieu
Voilà ce qu'il en ressort :
" Des équipes du MNLA ( pour un interlocuteur, le MNLA était seul, pour l'autre, accompagné de "bandits"...) ont pénétré dans la ville de Douentza ( au Nord de Koro à 2 heures de piste) le soir du lundi 2 avril. puis s'en sont retirées"
" Il n'y a pas de heurts à Koro",
mais " tout est bloqué, les banques sont fermées" " les salaires ne sont pas versés" , "la vie est très chère"...
" Pas de réfugiés non plus à Koro-ville , sinon des personnes du Nord qui y ont de la famille "
A Koro, les responsables qui en ont les moyens ( fonctionnaires détachés à Koro , chefs de services entre autres) fuient Koro pour Bamako
Quant au soutien à la junte, les avis sont partagés : soutien ? dans quelle proportion? les avis divergent,
L'expression la plus entendue : " on est dans l'impasse"
En parallèle, voici un extrait du message de M. Bertrand Gallet, directeur général de Cités Unies France :, ainsi que de M. Guy-Michel Chauveau, président du groupe-pays Mali de Cités Unies, à destination des jumelakages franco-maliens :
"....La légitimité des partenariats de coopération décentralisées provient de conventions de partenariat signées avec des collectivités maliennes, dont les responsables ont été élus démocratiquement.
Ces élus maliens restent légitimes, tant que que de nouvelles élections ne sont pas organisées (.... )
[ Quant à ] interrompre vos relations avec vos partenaires, [ce ] serait ajouter à la triple peine à laquelle les populations maliennes semblent condamnées: avec les conséquences du bouleversement politique, de l’insécurité alimentaire qui prévaut depuis plusieurs mois et peut-être des embargos économiques annoncés, ces populations sont et seront très fragilisées.
En période de crise politique, économique et sociale comme celle que vit le Mali aujourd’hui, les autorités locales et régionales restent l’un des derniers recours pour les citoyens."