Du 11 novembre au 24 novembre 2010, avec une semaine à Koro, pour une délégation quévenoise de 3 membres : Alain Duclos, Guy Frogin et Alain Prébois.
Petite délégation donc, mais bien décidée à remplir sa mission, c’est-à-dire à faire le « contrôle des tâches » comme disent les Korois. Plus que d’habitude sans doute puisque nous avons vérifié les projets financés depuis 2005.
Comme les autres années, nous dînons chez les Korois, souvent l’occasion d’en apprendre beaucoup sur Koro…
A la différence des autres années, nos trajets sur la commune et dans les villages ne se feront pas avec le minibus Morbihan-Sahel .Tout a une fin…., et la culasse a lâché ! Impossible de savoir si une réparation est envisagée… ( voir rubrique: Vie du Comité 2006 )
Le vendredi 12 aux aurores (4 h du matin), dès l’arrivée à l’aéroport de Ouagadougou on s’engouffre dans le 4x4 du 1 er adjoint, accompagné par nos compagnons, les frères Bamadio, Abdoulaye et Johnny. Nous arrivons dès 10 h à Koro, où, dans la rue Quéven , au Complexe Culturel Koro-Quéven,femmes, écoliers et musiciens de la troupe Yanagaye nous accueillent avec les principaux membres du Comité de Jumelage de Koro ainsi que le maire.
C’est aussi l’occasion de retrouver Monique et Jean-Paul ( à droite avec les deux Alain).
Jean-Paul Drapeau est un membre du Secours Populaire de Bordeaux qui œuvre beaucoup pour Koro et sa région et que nous connaissions déjà. La rencontre est courte puisqu’il part pour la France, via Bamako en fin de journée.
Quant à Monique Picard, c’est une adhérente…toulousaine qui se trouve à Kiri, un village de Koro, depuis début septembre et jusqu’en janvier 2011 pour s’occuper de projets qu’elle a initiés à titre personnel. Un bel exemple de courage…
Après-midi de repos, d’installation et de visite de Koro.
Samedi est jour de marché à Koro. Le matin, nous allons rencontrer un agriculteur qui nous explique en particulier la culture de sésame (un projet est prévu en 2011: voir rubrique projets 2011 ).photo de gauche avec Guy .Après le marché, c’est un forgeron que nous visitons : il est capable, pour 1000-2000 francs CFA de confectionner les outils que Guy a apportés pour le maraîchage de Koro III.
Dimanche 14 : longue réunion de 2 heures avec les membres du Comité de Jumelage de Koro et le maire .Nous rendons compte des remarques qui ont été faites à Quéven à la réunion mensuelle du Comité, le mercredi 10, veille de notre départ : le manque de nouvelles écrites de Koro, les problèmes de suivi des projets, loin d’être satisfaisant, la différence de participation financière des Korois dans les différents projets, le point sur les réalisations 2010, sur les projets 2011 et surtout notre souhait d’aller voir sur place les réalisations plus anciennes . Nous obtenons quelques réponses, précises, évasives ou embarrassées, c’est selon…
La réunion achevée, nous remettons les mallettes de soins d’urgence pour 4 écoles villageoises, du matériel médical pour l’hôpital, de la layette pour les Cescom (dispensaires) de brousse ainsi que le matériel d’irrigation et quelques outils de jardinage et même quelques DVD pour la bibliothèque… - ci-dessus à droite
L’après-midi est consacrée aux maraîchages.
D’abord celui de Kélé-Iré, à Koro III , (voir rubrique : réalisations 2010 ) le puits dont le surcreusement a été financé en 2010 fonctionne bien, il suffit de voir les cultures pour se rendre compte de la différence avec l’an passé !- photo de gauche
Guy en profite pour faire quelques démonstrations avec les outils de jardinage offerts par le magasin Leroy-Merlin de Quéven, mais aussi d’expliquer la technique d’irrigation par « chaussette » ou au goutte à goutte. - à droite
Pas sûr qu’une seule explication ni les notices confiées aux techniciens suffisent : on verra en 2011 !
Les femmes de l’association Jeanne d’Arc de Koro nous ont présenté un projet pour 2011. L’occasion d’aller sur le site !
On nous explique que l’ONG italienne CISV (Comunità Impegno Servizio Volontariato ; Piémont) y a creusé en 2009 deux puits à grand diamètre. Rencontrant la roche, elle a étonnamment arrêté les travaux faute de financement… La copie conforme du puits de Koro III en 2010 !... -photos ci-contre
Le dynamisme de l’association, l’entretien du jardin etc… nous incitent à accepter ce soutien : surcreuser ces deux puits et réaliser la construction de quatre bassins d’arrosage.( voir rubrique: projets 2011 )
Lundi, c’est le déplacement à Kiri, avec le maire Soumaïla Djimdé et le président du Comité de Jumelage de Koro, Anahi Niangaly : pour nous remercier du soutien à la consolidation de l’école ( rubrique : réalisations 2010 ), les femmes nous accueillent avec discours, danses, musique et …quelques poulets (à ramener dans nos valises ?).
C’est M. Beloum, l’entrepreneur qui nous accompagne pour la visite de l’école. Il nous explique que le devis qui nous a été présenté en novembre 2009 est …fantaisiste et en tout cas n’émane pas de son entreprise… Ainsi, la somme de 5 000 000 de francs CFA est largement dépassée ! Enfant de Koro et soucieux du développement de sa commune il aurait pris sur ses deniers l’excédent des travaux et s’engage, devant nous, devant le maire et le président du Comité de Koro à les terminer.
Le faux-plafond, lui, n’a pas été installé, faute d’argent. A voir les écoliers ruisseler de chaud, il semble pourtant indispensable… Nous attendrons un devis pour voir si et jusqu’à quelle hauteur nous pouvons apporter notre aide en 2011.
Cela dit, c’est une école métamorphosée que nous visitons, sans commune mesure avec les cabanes de briques de terre séchée et de paille de l’an passé.
La clôture, - immense : elle clôt tout l’ensemble scolaire- initialement prévue par l’entreprise, a finalement été prise en charge (1 000 000 CFA ?) et construite par les villageois eux-mêmes.
Bilan : ce projet 2010 est une belle réalisation.
Visite un peu gâchée toutefois par les remarques déplacées voire impolies du directeur d’école qui nous reproche notre retard, dont nous, pauvres Quévenois ne sommes pas responsables, puisque nous suivons le mouvement. Surtout dans un continent où le respect de l’horaire est très souvent secondaire…
Nous continuons le circuit par la visite du Cescom (dispensaire) du village de Zon où l’infirmier et le personnel évoquent les difficultés sanitaires des villages de brousse.à gauche, avec Monique et Guy
L’occasion pour nous de remettre la layette confiée par les adhérents du Comité et celle tricotée par les dames de la Résidence de Kerlaran.
Très appréciée : merci à elles
la layette,apportée de Quéven, en bas à gauche
En soirée, nous allons à l’opposé de Zon et Kiri, vers le nord de la commune, à Pomorododiou-Koun ( voir rubrique : réalisations 2010 ) .
Les femmes tiennent à nous recevoir après notre soutien apporté en 2010 au projet d’embouche.- à droite
Fête, danse, accueil, cadeaux : toujours aussi émouvant.
On nous (ré)-explique le mécanisme de l’embouche et sa rentabilité : d’ailleurs à l’occasion de la Tabaski ( Fête du Mouton), des moutons ont été vendus, avec un confortable bénéfice.
Nous ne pouvons que souhaiter que le mécanisme enclenché perdure les 5 ans prévus…
Rude journée que ce lundi, autant physiquement – il n’a jamais fait aussi chaud- que moralement, car nous ne nous attendions pas à cette … douche écossaise !… Au lieu de retourner directement à Koro, nous souhaitons passer à Péné.
Un petit crochet d’abord pour déposer le courrier, photos et dessins des élèves de l’école Jean-Jaurès de Quéven. - photo de droite.Il est tard, les cours sont terminés mais nous rencontrons le directeur et nous verrons l’enseignant responsable le lendemain aux chambres de passage.
Le problème est ailleurs : nous voulions voir le moulin à mil financé en 2005 .(voir rubrique : réalisations 2005 ).Hélas il ne fonctionne plus (depuis juin ??). Comme en France, un moteur peut tomber en panne, voire être irréparable, on le sait… Mais nous avions posé la question de son usage et personne ne semblait au courant … A moins que personne ne souhaitait nous renseigner ? … Pas plus qu’on est capable de nous dire si ce moulin a des chances d’être réparé un jour…
Mardi 16: deuxième jour sans eau courante, les files d’attente se forment aux bornes fontaines de la ville - à gauche ; quant à nous, nous avons même du mal à remplir 6 bouteilles d’eau et à nous laver les dents…
Nous décidons d’aller à la mairie.
Il nous faut récupérer les factures de l’école de Kiri et celles des dépôts d’ordures. Après une vaine et longue recherche, nous les obtiendrons … une heure avant notre départ de Koro, jeudi !
Visite des dépôts d’ordures, qui sont faits et bien faits ( rubrique : réalisations 2010 ). A mettre au bilan positif. Reste à les mettre en service ! - en haut à droite
Le maire nous a bien montré le site où est prévu le dépôt final des ordures, mais quid du transport entre les dépôts transitoires et le dépôt final ? Les élus l’envisagent…
Étant donné l’état sanitaire de la ville, il ne faudrait pas attendre trop longtemps…
Nous n’avons pas pu voir la batteuse à mil ( voir : réalisations 2005 ).Il paraît qu’elle circule beaucoup… : Yadienga ? Ouroukorohin ? , personne ne sait vraiment, ou ne souhaite en parler. Devant notre insistance à aller la voir, on nous avoue qu’elle est tombée en panne ( il y a peu …) et qu’elle est entreposée à Koro (depuis…hier).Là aussi, on est capable d’accepter qu’une telle machine tombe en panne. Mais, après discussions,il faut se rendre à l’évidence : ce projet a été – au minimum- très mal préparé, d’où ce résultat plus que décevant… - à gauche
Après-midi : nous allons rencontrer les trois associations de femmes koroises que nous avons soutenues pour les projets d’embouche. - à droite. L’une est au complet , à l’autre, « on » a donné une mauvaise heure de rendez-vous, quant à la troisième coopérative, elle n’a pas été prévenue.
Aux dires de tous et toutes, comme à Pomorododiou, c’est un succès ! Un réel effort devra quand même être fait sur la tenue des cahiers d’exploitation, parfois une simple liste de noms, pas vraiment utilisable. Encore un problème de suivi à améliorer !
Mercredi 17 : grande fête musulmane de Tabaski (Aïd el Kebir ou Fête du mouton). Le Maire nous a manifestement oubliés … Nous n’en garderons pas un grand souvenir !...
Jeudi 18 novembre : est-ce le lendemain de fête, est-ce la crainte de nous entendre faire le bilan de ce séjour, il nous faut insister pour que la réunion prévue avec Comité de Jumelage de Koro et les élus ait lieu… Il est vrai que nous avons beaucoup à dire ! A peu près les mêmes choses qu’à la réunion d’ouverture du dimanche, à la différence que nos impressions sur le manque de suivi des projets se sont transformées en certitudes …
Prises de paroles des uns et des autres… , conscients des dysfonctionnements, désolés, peinés, c’est selon… : c’est sûr, dans quatre mois, le Comité de Jumelage de Koro sera restructuré et tout sera –à nouveau- en ordre de marche !
A 14 h, départ de Koro vers le Burkina et Ouahigouya où nous prenons l’autocar pour Ouagadougou.
Comme d’habitude, nous terminons par quelques jours de découvertes, concoctées par Alain Prébois. Cette année ce sera le sud-ouest du Burkina : le palais de Kokologho, les crocodiles sacrés de Sabou, les femmes potières de Tchériba, la visite de la ferme de spiruline à Koudougou ( voir Rubrique : On aime bien/sites à visiter ) restent dans les bons souvenirs .
Et cette improbable rencontre avec le Naaba d’Issouka, chef traditionnel et…cadre de l’Unicef, - à droite, qui nous ont rassurés sur le bien-fondé de notre engagement et encouragés à poursuivre nos actions en faveur de Koro, quelque puissent être les "loupés" et les déceptions ! Merci à lui …
On savait qu’un jumelage de ce type est comme un mariage ! Avec des grands moments de bonheurs et des désaccords… La plupart du temps, une franche explication suffit. Elle a eu lieu. Comme dans un couple, la vie repartira. Mai, il ne faut pas que ce soit « comme avant », au risque de se retrouver confrontés aux mêmes problèmes dans quelques temps.
Dans une crise , on est plus enclin à parler des choses qui ne vont pas que de ce qui fonctionne bien ! Alors, comme nous l’a rappelé notre amie koroise Djenéba - à gauche, pensons à tout ce qui a réussi :
-d’abord dans le domaine scolaire l’équipement en matériel et mobilier des écoles de Gakou et Beni-Bana, les 2 points d’eaux aux écoles de Koro-ville, le matériel de soins dans les écoles- à droite, celles amenées en 2010, l’école de Kiri, cette année même .
-ensuite, l’aide aux femmes : l’embouche ovine (malgré parfois le manque de suivi), le maraichage, le surcreusement du puits , la campagne d’information contre le Sida et l’excision.
-on pourrait parler aussi de la pompe de la station de pompage d’eau, oh combien nécessaire, et du Complexe culturel,sa bibliothèque, sa salle de conférenbce et de formations, ses chambres de passages, si utiles…
- sans oublier l’aide alimentaire d’urgence même si ce n’est pas notre vocation.
Tous ces grands projets et aussi les moins importants ont bénéficié aux femmes, aux écoliers, aux associations de base que nous nous ne pouvons ni ne devons laisser tomber…
Deux choses sont à corriger, très liées, si l’on veut continuer cette belle expérience à deux .
D’abord ne plus avoir à Koro cette dichotomie entre les interlocuteurs ; nous devrons donc revenir aux « fondamentaux » du jumelage et n’avoir de contacts qu’avec le Comité local. Ensuite, (et le fait de n’avoir qu’un seul responsable facilitera les choses), que nos partenaires fassent un suivi des projets sérieux et digne de ce nom, ce qu’actuellement personne ne fait vraiment, le comité comptant sur la mairie, elle-même comptant sur le comité…
Les Korois nous ont dit qu’ils seront prêts dans quatre mois, en avril 2011 ?
Nous avons confiance et nous fêterons en 2012, les dix ans de mariage…
DERNIERE NOUVELLE : ça bouge à Koro ! réponse du Comité korois dans sa lettre du 20 mai 2011 , voir Rubrique Réalisations 2011
Voir aussi les vidéos
- le surcreusement du puits de Koro III ( réalisations 2010 ) : Rubrique Nos vidéos/à Koro
- le marché du samedi à Koro : Rubrique Nos vidéos / à Koro
- un dispensaire de brousse, le Cescom de Zon, Rubrique Nos vidéos / à Koro
- l’école renovée de Kiri, accueil et évolution de 2009 à 2010 : Rubrique Nos vidéos /les écoles