Mission de Monique Picard à Koro, octobre 2011

 

Monique et le CQK

 

Enseignante et  ex-agronome, Monique Picard est une Toulousaine qui, depuis 2007,  se rend chaque année au Mali, plus particulièrement dans la région de Mopti, et ce, dans le cadre   de congés solidaires pour du soutien scolaire et animation de bibliothèque en relation avec les associations Planète Urgence puis Via Sahel.

Monique avait rencontré en 2004 lors d’un voyage touristique un étudiant  instituteur, Issouf Djimdé, originaire du village  de Kiri (village de la commune de Koro)  qui souhaitait  aider son village.
Les deux enseignants sont  restés en relation épistolaire.
En février 2009, Monique  est allée visiter Kiri et Ourokorohin, le village où Issouf Djimdé était devenu directeur mais elle  n’a pu y rester que 2 jours.
(photo de droite : Monique à Kiri, 12 novembre 2010)

Lors de ce court séjour elle rencontré les différentes autorités des deux villages. Les villageois souhaitaient une aide dans les domaines de la santé, l'amélioration de la qualité de l'eau et l’école. 
En effet, les écoles primaires de Kiri et Ourokorohin construites par les villageois étaient alors en terre avec un toit de cannes de mil, guère compatible avec l’étude des jeunes écoliers. Il se trouve que le Comité de Jumelage de Koro  avait pris conscience de ce problème et que c’est justement pour la reconstruction de l’école de Kiri que le Comité Quéven-Koro  a été sollicité pour le financement. Ce qui a été fait en  2009-2010. Et c’est  à cette occasion que Monique nous a contactés.

Monique a finalement  reporté son appui sur  la construction de  l’école d’Ourokorohin, (sur le même modèle que ce que nous avions financé pour Kiri) et a financé d’autres actions à Kiri.
Pour ce faire, elle s’est rendue à Kiri et Ourokorohin  de septembre 2010 à fin janvier 2011. Bien entendu, elle s’est approchée du Comité de Jumelage de Koro et du maire de Koro avec lesquels nous l’avions mise en relation
( photo :12-11-2010 rencontre à Koro  avec les Quévenois, ici les "2 Alain", Guy étant photographe...)

La distance Quéven-Toulouse étant sans doute trop importante …. c’est à Koro, lors de notre séjour en novembre-décembre 2010 que nous sommes   rencontrés et que nous avons pu l’apprécier !
Sacrée bonne femme
, (Monique excusera notre familiarité !) pleine d’énergie et de volonté et qui mérite toute notre admiration, elle qui a réussi , seule, à faire ce que nous avons fait nous-mêmes mais , à distance et avec , sur place, nos amis du Comité de Jumelage de Koro….

En2011, de début septembre à fin octobre, Monique Picard est retournée à Koro, Kiri et Ourokorohin pour  faire le point sur la reconstruction de l’école d’Ourokorohin  et sur les autres projets lancés en 2010…
(photo : une école de brousse  en banco et paille, comme celle reconstruite à Kori et Ourokorohin)

 

N' étant pas certain de pouvoir nous rendre nous-mêmes à Koro avant la fin de l’année 2011, nous avons demandé à notre adhérente toulousaine de faire, à notre place le contrôle des tâches  : autrement dit,  aller sur les sites des quatre différents projets que nous finançons cette année,  rencontrer les associations  concernées, ouvrir les cahiers de comptes, prendre des photos, faire le point avec les membres du Comité de Jumelage de Koro…, comme nous l’aurions fait nous-mêmes.
Pendant son séjour, nous sommes restés en liaison, par téléphone et par courriel ainsi qu’à  son retour,  à Toulouse. Le 1 er novembre, ce sont près de 50 photos qu’elle nous a envoyées ainsi que le compte-rendu de sa mission  - parfaitement accomplie-  succinctement présenté ici.

 

Voir détail des projets dans Réalisations à Koro /2011 

compte-rendu de mission

« J’avais consciencieusement pris des notes avec en particulier des chiffres dans un cahier spécial Quéven -Koro …Mais le 11 octobre après la visite des champs de sésame à Koro, j’ai égaré  ce précieux cahier ainsi que d’autres documents que je venais de photocopier, sans doute chez un commerçant. Malgré recherches et appels à la radio locale, jusqu’à présent ce cahier n’a pas été retrouvé.
Toutefois, hormis les chiffres [ nous les aurons par le biais du Comité de suivi du Comité de Jumelage de Koro], je peux vous faire un compte-rendu précis de mes visites.
Tout d’abord, ma visite et mes questions ont été bien ressenties par mes interlocuteurs. Une première rencontre a eu lieu le 26 septembre avec le président du Comité de Koro, Anahi Niangaly , en particulier pour fixer les dates de viste et les organiser.
Toutes les visites décrites ici ont été faites en présence d’Anahi Niangaly , Ali Togo [ secrétaire du Comité de Koro] et Bob Niangaly [responsable du suivi] accompagné par le chauffeur en 4x 4.

Dimanche 2 octobre. Pomorododiou-Beigné : Banque de céréales

Réunion avec  le  comité de gestion –anciens , femmes , jeunes -  sous la Toguna ; je prends des notes sur les noms des membres  du comité de gestion, les dimensions des magasins  et les tonnes achetées et revendues puis nous visitons des magasins (vides en ce moment puisque tout a été vendu.)
Les habitants sont  contents car de gros acheteurs sont venus acheter le mil.
A noter des améliorations à apporter : les magasins sont trop petits et  pas aux normes -sol non cimenté et manque de ventilation - et inaccessibles  aux camions : les céréales doivent être transportées  par brouettes  jusqu’au camion stationné plus loin.
On  me montre un emplacement au centre du village où ils souhaitent faire construire un magasin plus grand et qui sera accessible aux camions tout en étant facile à surveiller.
(photo : les membres du Comité de Koro et les villageois devant le magasin de céréales, 2-10-2011)

Jardin des femmes : Ce n’est pas une action du Comité Quéven-Koro  mais comme je suis là, les femmes tiennent à me montrer ce qu’elles ont déjà fait seules, sans aucune aide… Elles  souhaiteraient bien sûr un petit coup de pouce pour améliorer !

École : Là aussi, une école  en banco et cannes de mil  [comme celle de Kiri que nous avons reconstruite en 2010 ] qui aurait besoin d’être refaite….

Association Moni-iré / Koro : surcreusement de 2 puits-construction de 8 bassins

Les puits et les bassins annoncés sont bien là.
Pour les cahiers de comptes j’ai vu Rebecca Togo, seule membre alphabétisée de Moni iré  et par ailleurs animatrice rurale employée du GIE  Guireyaawés.
( NB : J’ai travaillé avec elle l’an dernier à Kiri pour une action farine enrichie et nous avons eu de bons contacts) . Je crois qu’elle est  la trésorière. Elle tient seulement les comptes des cotisations.

Le jardin n’est pas en pleine activité à cette saison puisque l’hivernage vient seulement de s’achever. Certaines femmes ont  commencé à travailler leur parcelle. Chaque femme travaille pour elle-même, ce ne sont pas des champs collectifs. Chacune a sans doute une idée de ce qu’elle a gagné - mais ne l’a pas écrit. Il n’y a pas eu de formation à la tenue des comptes et ce n’était pas prévu.

(photo : Anahi Niangaly, Aly Togo et Bob Niangaly devant un puits surcreusé)

Tables bancs de Tina , visite chez l’entrepreneur à  Koro

Le soudeur choisi est Boubacar Niangaly, dit Bouba. C’est un chef d’entreprise de menuiserie qui  a élargi son domaine à la maçonnerie et à la soudure en s’équipant de grosses machines et en employant des artisans compétents.
Les tables sont là, presque terminées. Les unes doivent être encore boulonnées, d’autres n’ont plus qu’à être vernies. Léger retard pour une question de taille de boulons  qui n’étaient pas disponibles sur Koro. Le travail a l’air bien fait ; en tous cas c’est bien du bois rouge solide.
Le comité me fait observer que pour répondre à votre demande de bois rouge tout en restant dans les prix souhaités  ils ont perdu de l’argent.

J’apprends au passage que l’école de Tina est en banco et n’a pas de porte et m’en inquiète auprès du comité  car je vois ce qui arrive aux tables bancs dans ces cas là (les élèves dansent dessus, les malmènent en l’absence des profs, les voleurs peuvent enlever les boulons etc.)
Ceci vaudra une initiative qui me semble excellente de la part d’Anahi et dont il m’informera le 11octobre. : pour obliger le village à prendre soin de ces tables et à empêcher les dégradations, un document a été rédigé  qui sera  signé par le comité de gestion et le directeur de l’école. Il vous réexpliquera mieux que moi le système mais en tous cas je trouve que l’initiative est louable.

Bouba 
semble être un  entrepreneur  attaché à la qualité ; en tous cas il m’a donné envie de travailler avec lui, et je lui ai passé plusieurs commandes pour Kiri

( photo : l'artisan  devant les tables-bancs ...2-10-2011 )

Jeudi 6 octobre : projet de culture de sésame

Réunion à l’association  Doumnokéné à Koro II, concernant le projet de culture de sésame  Là j’ai posé aux femmes des questions sur la formation reçue. Elle a été théorique et pratique sur la traction attelée et les nouveaux itinéraires techniques.
Je crois qu’il n’y a  pas eu de formation sur la tenue du cahier de comptes : le cahier de l’association est plus narratif que comptable ( tel jour, ceci a été acheté pour  tant de CFA tel autre, nous avons dépensé tant…)

Bœufs, ânes, charrettes, charrues m’ont été montrés.

Un pagne indigo trois pièces m’a été remis  en cadeau.

Le Mardi 11 octobre nous nous sommes rendus sur les champs de culture de sésame.
L’endroit est éloigné et certains bergers malhonnêtes se permettent d’y faire paître leurs chèvres ; nous en avons surpris un ce jour-là. Les femmes  envisagent de  payer un gardien à l’avenir et doivent encore compléter les plantations d’euphorbes (ziza) en clôture pour éloigner les animaux.
L’ensemble est bien entretenu et les femmes  sont ravies de leur nouveau rendement bien meilleur qu’à la daba. »

 

 

 

Photos prises par Monique

Toutes ces photos ont été prises  en octobre 2011 à :

- Pomorododiou-Beigné ( projet " banque de cérales" de l'association Kanjimen : devant et dans le magasin, diverses rencontres avec les femmes, les sages, le comité...)

- à Koro , au jardin de maraîchage de l'association Moné-Iré ( projet " surcreusement de 2 puits et construction de 8 bassins" )

- à Koro à l'entreprise de Bouba qui a fabriqué les 50 tables-bancs pour l'école de brousse de Tina.

- à Koro, à l'association  Doumnokéné ( projet " culture de sésame" ) : rencontre avec les femmes, le matériel et les animaux achetés  ainsi que dans les champs de sésame.

 

Merci à Monique pour cette "mission" !

( ces mêmes photos se trouvent
à la Rubrique Album photos/ Octobre 2011, mission...