Superficie:1,24 millions de Km² dont 65% désertique (France : 671 000 km²)
Subdivisions territoriales : 5 régions et le district de Bamako la capitale (près de 2 millions d’habitants), 703 communes
Climat : Désertique au nord, sahélien au centre, soudanien au sud Fleuves : le fleuve Sénégal et le fleuve Niger- Point culminant : Mont Hombori ,1155m
Population : 15 millions d’habitants dont 54 % de femmes, 50 % de moins de 15 ans -Espérance de vie : hommes 55 ans , femmes 65 ans
Alphabétisation : 23 à 46 % selon les sourcesEthnies : Bambaras, Bozos, Dogons,Peuls, Malinkés, Songhaïs, Touareg... -Langues usitées : Français (langue officielle),la population parlant surtout les langues locales, dont le bambara à 50 %. -Religion : Musulmans (95%), Animistes, Catholiques
Principales ressources : Or, coton, bétail
Indicateur de pauvreté : 107 è sur 177
Monnaie : Franc CFA ( les anciens centimes de Francs , 1 € =656 francs CFA)
Président de la République : Amadou Toumani TOURÉ, dit ATT (depuis juin 2002). République parlementaire
-se situe à l’est du Mali à 800 km de la capitale Bamako (650 km de bonne route, puis 150 km de piste)
- fait partie de la région de Mopti, et plus particulièrement du Pays Dogon, dans la plaine sablonneuse) à la frontière du Burkina-Faso. Pas de cours d'eau permanent, mais des mares et marigots temporaires à la saison des pluies....
- est le chef-lieu du Cercle de Koro (équivalent de nos départements)
La population de la Commune rurale de Koro est de 50 000 habitants, dont 15 000 pour Koro-ville. La commune de Koro comprend 48 villages et 18 hameaux. La population est musulmane à 91 %, les autres étant protestants ou catholiques.
Les Korois vivent surtout de l’agriculture (mil, et autres cultures secondaires comme haricot, arachide, sésame, oseille…, maraîchage) et de l’élevage (bœufs, moutons, volaille). Le commerce et l’artisanat y sont limités. Une étude de 2007 montre que la dépense moyenne des ménages est de moins de 50 € par mois ( 38 à 101 étant les extrêmes), se répartissant de manière quasi équivalente en 4 postes : éducation, santé, alimentation et autres.
Sur le plan scolaire, en tant que chef-lieu, Koro abrite 1 Institut de Formation des Maîtres, 1 lycée, 3 collèges ainsi que 6 écoles primaires, aux classes surchargées, pour l’ensemble de la commune rurale.
Sur le plan sanitaire, Koro possède un hôpital sommaire avec 3 médecins ( pour tout le Cercle)
située en zone sub-sahélienne, l’arrondissement de Koro doit affronter de multiples difficultés :
problèmes de l’eau : Koro-ville possède une adduction d’eau chlorée mais l’eau reste pour la plupart des villages insuffisante en qualité (pour les populations) et en quantité (pour les élevages et les cultures).Les puits, atteignant 60 m de fond, sont coûteux à construire et rares : certains villageois doivent parcourir 5 km pour rechercher l’eau ! On compte seulement un peu plus de 200 points d'eau pour 50 000 hbts : 80 puits traditionnels, 35 à grand diamètre,et une centaine de "bornes-fontaines" d'eau chlorée. concentrée surtout à Koro et dans quelques villages voisins.
problème de santé : 3 médecins pour la totalité du Cercle (= département) .Et seulement trois CESCOM (dispensaires) où pratiquent de rares infirmiers, aides-soignants et matrones.Dans le domaine de l'hygiène et de l'assainissement , les populations sont confrontées à d'énormes difficultés : moins de 10 % des habitants possèdent des latrines , et le traitement des eaux usées et des ordures ménagères n'est pas réglé...
problèmes scolaires : écoles peu nombreuses (et donc éloignées des enfants à scolariser) souvent sans équipement (peu ou pas de mobilier, ni matériel pédagogique) et toujours des classes surchargées (80 à 110 élèves par classe).On compte à Koro un taux de scolarisation de plus de 50 %, avec de grandes disparités d'un village à l'autre ( de 22 à 100 %).
problèmes nutritionnels: repas essentiellement à base de mil, ce qui provoque des carences.
On compte 700 000 Dogons à l’est du Mali, de la falaise de Bandiagara au sud-ouest de la boucle du Niger . Quelques Dogons sont installés dans le nord du Burkina vers Koro. Les Dogons sont avant tout des cultivateurs (mil, sorgho, riz, oignon…). La langue dogon regroupe plusieurs dialecte s , non intercompréhensibles, comme disent les grammairiens, ce qui pose quelques difficultés pour les cours en dogon que l'on réintroduit dans les écoles...
Les Dogons seraient venus du Mandé, région située au sud-ouest du Mali , au XIV è siècle pour éviter l'islamisation. Ils se seraient installés à Kani Bonzon, un peu à l’Ouest de Koro,avant de se disperser sur trois sites que sont la Falaise de Bandiagara ( classée en 2003 au patrimoine de l’UNESCO) , le plateau (région de Sangha) et la plaine vers le Burkina où se trouve Koro. ( voir plus bas , la légende de la Mare Sacrée de Koro)
Ils ont su préserer leur culture ( cosmogonie, danses des masques, sculpture…) ce qui fait du Pays Dogon une des grandes régions touristiques du Mali et de l’Afrique de l’Ouest, tourisme qui profite grandement aux habitants, même s’il n’est pas sans engendrer des problèmes…
Arrivés au Mali au 14 è siècle les Dogons ont fondé leur premier village dans la falaise à Kani-Bozon, à une cinquantaine de km de Koro. Un jour, quatre frères décident de quitter l’endroit pour explorer la région. L’un vers la falaise, l’autre vers le plateau… L’un de ces frères, Anahi, va à l’est, vers la plaine sablonneuse et s’arrête à l’endroit qui est devenu Koro . Le lieu est sympathique et il décide de s’y installer avec sa famille. Son premier geste est d’accrocher sa besace à un baobab, pour souffler un peu ; « accrocher » en dogon se dit « koro » , d’où le nom de la ville qui a aussi pris pour symbole le baobab.
La pluie est rare et il est obligé d’aller puiser l’eau à une mare voisine, un peu éloignée de son campement et qui est, depuis, devenue à Koro la « Mare Sacrée" ou Mare BOUROGOUN.
Pourquoi « mare sacrée » ? Et bien, miracle , chaque fois qu’il vient à la mare , il trouve une jolie jeune fille qui sort de l’eau , lui remplit son canari– une sorte de grosse poterie - et aide à mettre ce canari sur la tête. A chaque fois…
Ce qui devait arriver arriva, et Anahi tombe amoureux de la nymphe. De cette union nait un garçon, un seul, « le Conquérant » .Et c’est de ce garçon que descendent toutes les familles de Koro : les Niangaly, les Bamadio, les Dama, les Djimdé, des noms qu’on retrouve partout à Koro et dans les villages (ainsi ,le premier maire élu à Koro, venu en 2002 à Quéven et actuellement le président du Comité de Jumelage, est un Niangaly, Anahi , comme le fondateur de la ville . le deuxième maire, ainsi que l’actuel sont des Djimdé…
Cette mare sacrée tient encore une grande place à Koro car, malgré l’Islam, on a longtemps continué à y faire des cérémonies rituelles : Il y a encore 20-30 ans on y égorgeait des animaux pour demander à l’esprit de la nymphe et aux ancêtres l’abondance, la paix , la sérénité . Les anciens nous disent l’avoir connu. Comme ils ont connu les caïmans sacrés qui s’y prélassaient au soleil, protégés par les habitants.
Encore aujourd’hui quand il y a pénurie de pluies, les femmes qui se sont mariées à Koro et dans les villages des environs, sans en être originaires, viennent en procession à la mare sacrée prier l’esprit de la nymphe. Plus de 100-200 femmes - les femmes seulement - y passent la journée à chanter, danser pour demander la pitié de leur très ancienne grand-mère et lui demander la pluie. Un peu à l’image de nos rogations autrefois en Bretagne…A chaque saison des pluies ( juillet-septembre) décevante, les Korois mobilisent toutes leurs forces : prières à la mosquée, esprit des anciens, et cérémonies des femmes à la mare sacrée.
Et il paraît que ça marche !...